Culture et santé : de nouvelles actions pour les patients

CULTURE & SANTE

Mais que s’est-il passé ces derniers mois ?

  1. Musée des beaux-arts de Cambrai le 23 février

Pour cette introduction à la notion du CORPS, les participants se sont interrogés sur les raisons de la représentation du corps humain dans l’art occidental. La visite commence avec des sarcophages dans la magnifique salle voûtée du sous-sol. On y remarque l’incarnation de la divinité dans les différentes religions : les dieux prennent l’apparence d’êtres humains (représentation de la déesse Venus), alors que la religion d’occident est Monothéiste. Ces bustes et corps fragmentés amènent les participants vers la notion de portrait, symbole de richesse, de bourgeoisie, de puissance et de royauté. Les nus font une apparition dès le 19ème que les artistes font accepter en utilisant la mythologie (Le collier de Crisis). Le corps se déforme et prend vie avec Rodin (St Jean Baptiste ou Victor Hugo). Le plâtre est sali pour montrer l’usure et la bouche ouverte comme pour donner la parole…

En atelier, alors que certains détaillaient leur main et d’autres leur profil…, un des patients s’est laissé « portraitisé » par Julien, nouveau médiateur du musée : un superbe souvenir pour Mr D. ému de cette réalisation,
et qui ironisera même en la qualifiant « d’une œuvre d’art avec un personnage quelconque ! »

 

 

  1. Conservatoire de Cambrai

C’est autour du soleil du Brésil et sur le thème de la SAMBA que les patients se sont donné rendez-vous dans l’ancienne grange dimière du conservatoire de Cambrai. Le percussionniste Cyril Gabet a habilement su capter les uns et les autres, au travers de plusieurs instruments mais rappelant toujours le thème du carnaval (Dunkerque, Venise et… RIO). Autour de la vibration, dont le corps est « conducteur », et qui amène les africains en transe, la notion de pulsation est expliquée au groupe. Son ou mouvement régulier, la pulsation favorise le bien être, la régularité et la stabilité. Pour la samba, l’ostinato (phrase rythmique répétée durant tout le morceau) est « TE-TE-TELE / TE-TE-TE-TELE ». Deux groupes (l’un avec des claves en bois et l’autres avec des tambourines) ont permis de s’initier aux pulsations et à la rythmique et ont rapidement donné l’impression d’une vraie BATUCADA (rassemblement des percussionnistes pour le carnaval de Rio). Une belle séance qui a plu à tous !

  1. Musée matisse le 8 mars

Avec l’arrivée proéminente du printemps, la « fleur » a emmené les participants vers les paysages l’autoportrait, et les natures mortes. C’est avec Auguste Herbin qu’est abordée la nature morte (Chrysanthème – 1905). Entre opposition des couleurs chaudes et froides, Herbin accentue les couleurs pour creuser l’espace et favoriser le PERSPECTIVE sur cette œuvre vue de face. Avec « FLEURS -1908 » le point de vue est différent (du haut) et il y a une volonté de perturber le champ de vision du peintre.Auguste HERBIN - FLEURS - 1908

D’un geste plus joyeux, plus coloré, plus gai, Marc Chagall travaille plutôt dans l’instantané et donne la priorité à la végétation, à la profusion de couleurs et d’oiseaux parfois fantastiques dans «  Les amoureux au Bouquet – 1949 – gouache sur papier ».

Avec « Iris et coquelicots – 1912 » Henri Matisse se concentre sur le motif de la fleur, à la verticale. Les couleurs s’entremêlent et l’aspect décoratif de la fleur semble recherché.

En atelier, la fleur devient imaginative, « explosive », mélangée dans les bouquets ! la technique utilisée est la craie sur papier avec estampage préalable (fond donné au dessin par plaque de linoleum avec relief sous la feuille de papier.

 

  1. Musée du Louvre le 16 mars

La « fleur » dans le travail de la céramique du 15ème siècle demeurait l’aiguillon de l’après-midi. La céramique, technique très difficile pour l’époque, est réalisée à base d’argile et d’autres éléments. 3 approches peuvent permettre de l’obtenir : façonnage puis moulage, elle est ensuite passée au tour de potier. Des oxydes métalliques (cobalt, manganèse…) permettaient d’apporter la couleur, avant la cuisson finale.

Des œuvres d’Iznik, Ville de Turquie qui a influencé la céramique, ont principalement intéressées les participants. Les fleurs (tulipes, œillets et violettes) y sont présentes en grande concentration et de façon très symétriques.

Avec le panneau de revêtement mural à décor floral (Istambul) provenant du mausolée du sultan ottoman Selim II (1566-1574), l’inspiration chinoise est visible avec le bouquet au centre en forme d’amande. Le mihrab supérieur évoque le paradis en donnant la direction de la mecque. Le style SAZ symbole de richesse est visible avec les feuilles dentelées courbée en forme de sabre.

A partir de gabarits, les participants ont créé leur composition symétrique sur un carré de papier canson blanc partagé en 4 parties égales.

5. Conservatoire le 21 mars

Les patients avaient rendez-vous cette fois avec Wolfgang Amadeus Mozart autour de quelques airs très connus du célèbre musicien-compositeur. Les uns ont pu améliorer leur vocalises alors que les autres préparaient un futur casting the Voice ? L’écoute collective d’une sonate en mi-mineur Violon et Piano, a ensuite projeté les patients en voyage dans une nostalgie dépeinte de tristesse et de spleen, où l’émotion de certains n’échappaient d’ailleurs pas aux autres.

Pour terminer, une splendide déclinaison au piano tantôt gaie, tantôt triste « d’à-vous-dirais-je maman » a été proposé par Anaël Bonnet, professeur au conservatoire ; un grand moment de musique pour tous !

Retrouvez ci dessous en images toutes ces sorties dont celle du conservatoire du 21 mars :

Fabien LELOIR, référent culturel